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VÉCU DE LA 11e JOURNÉE DE RÉFLEXION ET DE PRIÈRE SUR LA TRAITE DES ÊTRES HUMAINS AU BURKINA FASO

VÉCU DE LA 11e JOURNÉE DE RÉFLEXION ET DE PRIÈRE SUR LA TRAITE DES ÊTRES HUMAINS AU BURKINA FASO

Le samedi 8 février 2025, réunis dans la 129 du Centre National Cardinal Paul ZOUNGRANA, plus de 70 jeunes catholiques ont profité pleinement de la journée de réflexion et de prière sur la lutte contre la traite des êtres humains. En plus de Ouagadougou, plusieurs jeunes et agents pastoraux des diocèses de Manga et Koudougou étaient réunis pour la même cause. Outre ces présences physiques, plus de mille (1000) jeunes depuis leur localité ont suivis les différentes conférences à travers un direct Facebook et le lien Zoom de la conférence.

En rappel, cette journée a été initiée par la Pape François depuis 2015 et invite les chrétiens Catholique a se pencher sur la question de la traite des êtres humains afin d’eradiquer ce fléau.

En vue de porter la question dans la sphère des jeunes, le 𝖱é𝗌𝖾𝖺𝗎 𝖯𝖺𝗇𝖺𝖿𝗋𝗂𝖼𝖺𝗂𝗇 𝖽𝖾 𝖳𝗁é𝗈𝗅𝗈𝗀𝗂𝖾 𝖢𝖺𝗍𝗁𝗈𝗅𝗂𝗊𝗎𝖾 𝖾𝗍 𝖽𝖾 𝗅𝖺 𝖯𝖺𝗌𝗍𝗈𝗋𝖺𝗅𝖾 (𝖯𝖠𝖢𝖳𝖯𝖠𝖭) a initié une conférence réunissant plus de 30 pays africains. Le réseau est une communauté de chercheurs et d’agents pastoraux africains de tradition catholique. PACTPAN a pour vocation principale de servir la mission de l’Église en Afrique et de faire progresser la catholicisme à l’échelle mondiale en s’inspirant des perspectives africaines dans la diversité des expériences africaines. Il valorise les compétences de ses membres en encourageant un narratif théologique ancré dans la réalité africaine, en valorisant les richesses africaines d’un point de vue holistique. Au sujet du domaine d’action du Pactpan, il y’a la recherche, l’engagement communautaire en faveurs des opprimés et le plaidoyer. La lutte contre le trafic des êtres humains est la principale action de plaidoyer du réseau lancée en cette année jubilaire de l’Église Catholique.

L’aumônier national du CNJC et les communicateurs

Au Burkina Faso, sous la coordination de Monsieur Roger Bindré DAYAMBA, membre du PACTPAN et coordinateur du PACTPAN Burkina Faso, cette journée a été vécue dans trois diocèses en deux étapes. Premièrement, à travers un panel qui a réuni la Gendarmerie nationale et la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) sur la thématique « Problématique de la traite des personnes au Burkina Faso et en Afrique: quelles actions ? ». Monsieur Paul KABRÉ, Secrétaire Général de la CNDH a dans son intervention, présenté une statistique et une analyse de la traite des personnes au Burkina Faso. Il ressort que lors du dernier rapport de 2021 sur cette pratique, 1532 enfants victimes de traite ont été enregistrés sans compter ceux non déclarés. En date du 03 février dernier, 13 enfants avaient été libérés d’un réseau de trafiquants dans la ville de Ouagadougou par la Police nationale, ce qui permet de prendre conscience de la réalité de ce phénomène.

Le second sous-thème « Rôle de la gendarmerie nationale dans la prévention et la répression des actes liés à la traite des êtres humains » a été abordé par le Capitaine Mahamadi Kader OUÉDRAOGO, de la Gendarmerie nationale. Dans sa définition de la traite des personnes, il n’a pas manqué de signaler la recrudescence de celle-ci, due en partie, ces dernières années, à la situation sécuritaire et au secteur minier artisanal. En somme, le phénomène de la traite des êtres humains est bien réel dans nos sociétés. Il prend différentes formes et touche tous les secteurs et couches de notre société. Les plus vulnérables sont généralement les enfants et les femmes.

Vue des participants pendant la communication

S’inspirant des cadres juridiques en vigueur, notamment la Loi n° 029-2008/AN du 15 mai 2008, portant lutte contre la traite des personnes et les pratiques assimilées qui dispose à son article 1 défini la traite des personnes comme suit : « La traite des personnes implique le recrutement, le transport, l’hébergement ou l’accueil de personnes, par le recours à la menace ou le recours à la force ou à d’autres formes de contrainte, par enlèvement, fraude, tromperie, abus d’autorité ou d’une situation de vulnérabilité, ou par l’offre ou l’acceptation de paiements ou d’avantages pour obtenir le consentement d’une personne ayant autorité sur une autre aux fins d’exploitation. L’exploitation comprend, notamment, l’exploitation de la prostitution d’autrui ou d’autres formes d’exploitation sexuelle, le travail ou les services forcés, l’esclavage ou les pratiques analogues à l’esclavage, la servitude ou le prélèvement d’organes. »

Les communicateurs : à gauche Capitaine OUÉDRAOGO Mahamadi Kader DOE à la Gendarmerie nationale et à droite M. KABRÉ Paul, SG à CNDH

Pour lutter contre ce mal, des actions de prévention sont mises en place par la Gendarmerie. Il s’agit de l’instruction, de la sensibilisation, de l’éducation, du renforcement du contrôle aux frontières et de l’identification des victimes. Malgré ces initiatives, des défis restent à relever notamment le renforcement des capacités techniques, l’intensification des formations spécialisées, l’amélioration de la coopération inter-agence et la collaboration sociale.

Forte présence de la gendarmerie. De gauche à droite : Monsieur DEMBÉLÉ Elias de DOE et Monsieur BAGRÉ Justin de la section recherche

Cette phase s’est achevée par un partage d’expériences du réseau de lutte contre la traite des êtres humains dénommé « Thalita Koum » avec la Soeur Nadine OUEDRAOGO, de la Congrégation des Sœurs de la Sainte Croix et Coordonnatrice de Thalita Koum Burkina. Ce réseau initié par l’Église en 2015, existe au Burkina Faso depuis 2017 dans l’Archidiocèse de Bobo-Dioulasso et est présent dans huit (08) diocèses. Il mène selon la Sœur, des sensibilisations dans les écoles et universités, accueille les survivantes et victimes de traite, fait des séances d’écoute et travaille à la réinsertion socio-professionnelle de ces dernières ou leur retour dans leur localité d’origine. A cela s’ajoute des plaidoyers en leur faveur.

Sr OUÉDRAOGO Nadine, coordinatrice national de Thalita Koum au Burkina

L’aumônier national du CNJC, l’abbé Paul Frédéric SAWADOGO, prenant la parole, a rappelé aux participants l’importance du respect de la dignité de la personne humaine comme créature de Dieu, créée à l’image et à la ressemblance de Dieu.

La seconde étape de la journée fut consacrée à la conférence en ligne avec plusieurs autres participants de près de 30 pays africains sur le thème « Restaurer l’espoir en Afrique : un appel jubilaire pour mettre fin à la traite des êtres humains ». Des communications, des témoignages de victimes ont permis de toucher du doigt le mal.

Vue des participants pendant la rencontre en ligne

Après les différentes conférences, afin de donner une suite et réponse à ce fléau, les participants au Burkina Faso, ont été repartis en quatre groupes pour des réflexions.

Les participants en réflexion de groupe

De ces réflexions, il ressort que ceux-ci s’engagent, à poursuivre la sensibilisation sur les réseaux sociaux ; à faire des plaidoyers auprès des autorités ; à créer des cadres de formation sur la dignité de la personne humaine et surtout à collaborer avec les autorités et les autres structures œuvrant dans la lutte contre la traite des personnes pour une meilleure synergie d’actions.

Vue de quelques participants pendant les réflexions en groupe

Le Conseil National de la Jeunesse Catholique du Burkina Faso ( CNJC-BF),  fut ravi d’avoir contribué à la tenue de cette activité et salue la noble mission que vise cette journée. La présence de l’aumônier du CNJC, Abbé Paul Frédéric SAWADOGO et du Président national, Mathieu NASSA témoignage de cette importante accordée à cette journée. Ainsi, le Président invite les participants à être des relais de ce qu’ils ont appris et des acteurs du changement dans leur milieu de vie.

De gauche à droite : Mathieu NASSA, Abbé Paul Frédéric SAWADOGO et Bindré Roger DAYAMBA

Rédacteur : SAWADOGO Arsène, chargé de la communication du BEN.

Crédit photo : OUÉDRAOGO Robert

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